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Enfants du Monde - Demandez le programme !

Du 4 au 8 mai 2007
Publié le vendredi 4 mai 2007.


Du 4 au 8 mai 2007

5ème Festival de Cinéma Sans Frontières : Enfants du Monde

5 jours,­ 8 films, 8 pays, 8 présentations, 8 débats

Le 5ème Festival de CSF se déroulera au Mercury à Nice (place Garibaldi).

Voici le programme :

ENFANTS DU MONDE

Voici donc le temps des retrouvailles avec le festival annuel de Cinéma sans Frontières. Après nous être penchés sur Les grands classiques du Cinéma chinois, Les grands premiers films, L’Amour dans tous ses états, L’Histoire et le Cinéma, nous vous proposons pour cette 5ème édition, de vous intéresser aux Enfants du Monde.

Les enfants, premières victimes d’un monde déshumanisé, premières victimes de la famine et de la pauvreté, des guerres et des violences (familiales ou sociétales), du travail forcé, de l’embrigadement sectaire, religieux ou politique, premières cibles aussi d’un consumérisme forcé. Victimes mais aussi espoirs. Ce sont ces enfants qui bâtiront le monde de demain que chacun d’entre nous, adulte, espère meilleur, plus fraternel, plus apaisé, plus juste. Ces enfants qui nous regardent, nous jaugent et plus tard nous jugeront sur notre capacité à leur offrir dès aujourd’hui les moyens de transformation d’un monde où tant de chantiers les attendent.

Si l’enfant en tant que tel a su gagner son propre statut, en partie grâce au travail d’associations et d’organismes visant à sa protection et son développement (tel l’UNICEF ou le Réseau Education Sans Frontières dont CSF a choisi de diffuser le spot "Laissez-les grandir ici" avant chaque séance de son festival), il n’en fut pas toujours ainsi. L’ancien régime ignorait la spécificité de l’enfant, ne faisant aucune distinction entre lui et l’adulte (avec encore plus de devoirs et moins de droits !). L’arrivée de Rousseau change tout. En déclarant l’Homme bon par nature et perverti par la société, le citoyen de Genève innocente au sens fort l’enfant et en fait un être à part, à protéger de toute contamination, en particulier via l’éducation. Ce qui n’empêche guère la poursuite de son exploitation et des mauvais traitements depuis plus de deux siècles. Mais la conscience de cette différence existe désormais et fera son chemin jusqu’à l’école obligatoire ou la Déclaration des Droits de l’Enfant. Le balancier, comme toujours, ira parfois trop loin, jusqu’à l’excès, notamment celui de l’enfant roi, à un point tel qu’il débouche souvent sur une infantilisation de la société ou sur les politiques jeunistes.

Le cinéma, sans en faire en ses débuts son cheval de bataille, s’intéresse peu à peu au thème de l’enfance, dans tous les pays et via tous les genres cinématographiques existants. Le film d’enfants (à ne pas confondre avec le film "pour" enfants, même s’ils peuvent se recouper) est donc devenu tout à la fois un phénomène trans-genre et un nouveau genre à part entière. Trans-genre puisque l’on voit que des mythes cinématographiques aussi différents que le western (Shane, George Stevens, 53), le film d’aventures en costumes (Les Contrebandiers de Moonfleet, Fritz Lang, 55) ou les (mélo)drames sociaux (les différentes adaptations à l’écran de Dickens, le grand poète de l’enfance), la Science-Fiction (Le Village des Damnés, Wolf Rilla, 60) pour ne citer que quelques exemples, ont ouvert leurs portes à ce thème.

CSF n’a pas attendu ce 5ème festival pour vous proposer des histoires d’enfants à l’écran. Ainsi, depuis octobre 2002, vous avez pu voir avec nous L’Esprit de la ruche (Victor Erice), Le Roi des Masques (Wu Tian-ming), Pather Panchali (Satyajit Ray), L’Enfance d’Ivan (Andrei Tarkovski), La Nuit du Chasseur (Charles Laughton), Les Tortues volent aussi (Bahman Ghobadi), Le Retour (Andrei Zviaguintsev), San Mao le petit vagabond (Zhao Ming), Dans les champs de bataille (Danielle Arbid), Nobody Knows (Hirokazu Kore-eda)... sans compter les "coups doubles" (sur et pour les enfants) du studio Ghibli tels Le Voyage de Chihiro, Mon Voisin Totoro, Le Château dans le Ciel, etc.

Les films traitant - de façons extrêmement variées - de l’enfance sont si nombreux que nous n’avions a priori que l’embarras du choix pour effectuer notre sélection. En réalité, une fois écartés les films indisponibles (des pans entiers du cinéma ne peuvent plus être projetés en 35mm aujourd’hui), ceux trop connus et ceux régulièrement ou récemment diffusés à la télévision ou chez nos amis de la Cinémathèque ou de l’Espace Magnan, la liste s’est vite trouvée rongée aux quatre coins. Ont donc étaient exclus de la sélection pour les diverses raisons précitées des oeuvres de grande valeur telles que Les 400 coups, L’argent de poche, Le Kid, Zéro de conduite, Le Fils du Requin, Jeux interdits, L’Enfance de Gorki, Los Olvidados, David Copperfield ou Oliver Twist, Fanny et Alexandre, Bonjour, Mouchette, Le Ballon d’Or, Le petit prince a dit, etc., liste non exhaustive.

On le sait, choisir est éliminer et, pour un cinéphile, la tâche est un vrai crève-cœur ! Mais rassurez-vous, festivaliers, ce que vous vous verrez cette année répond bien aux exigences de qualité, de variété et d’internationalisation qui sont les raisons mêmes d’exister de Cinéma sans Frontières. Nous vous emmènerons une fois de plus aux quatre coins du monde pour un voyage en cinq jours et huit étapes. Nous commencerons - séance d’ouverture le vendredi soir - par l’Espagne avec sans doute le film le plus connu de la sélection : Cría Cuervos, de Carlos Saura (76). Comment résister à l’attrait d’une copie neuve pour un grand classique dont tout cinéphile quarantenaire et plus n’a pu oublier : les grands yeux de la petite Ana Torrent (déjà au centre du bouleversant L’Esprit de la Ruche), la métaphore de l’Espagne franquiste et la chanson "Porque te vas" qui traîne encore dans nos têtes ?

Le lendemain, nous partirons en fin d’après-midi pour l’Iran afin d’y découvrir la Caméra d’Or cannoise 1995 de Jafar Panahi, un réalisateur en passe de devenir un des chouchous de CSF (nous avons déjà diffusé Sang et Or et, très récemment, Hors-Jeu). Le Ballon Blanc vous enchantera par son originalité et son naturel tout en rendant hommage à l’une des cinématographies nationales les plus marquées par le thème de l’enfance. Un tel festival sans un film iranien était inenvisageable !

Trois heures plus tard, le temps d’un court débat et de se restaurer sur le pouce, direction le nord de l’Angleterre afin d’y retrouver un autre fidèle cinéaste de CSF, monsieur Ken Loach. Kes, son deuxième film et premier chef d’œuvre incontestable, vous marquera au plus profond avec son histoire d’amitié entre un jeune garçon laissé sur le côté et un faucon. Tout le futur cinéma de Ken Loach trouve ses racines dans ce Kes à ne manquer sous aucun prétexte. Dimanche 6 mai, jour d’élection présidentielle, vous emmènera au Maroc pour Mille mois, titre du film de Faoudi Benzaïdi. Un premier film là encore, profond, sensible et à la grande beauté visuelle.

Le lendemain, nous vous ferons découvrir la communauté bien ignorée chez nous des Irish travellers, gens du voyage typiquement irlandais dont nous suivrons le quotidien à travers celui d’une irrésistible petite Winnie dans son propre rôle. Pavee Lackeen, la fille du voyage, documentaire ou fiction ? Les deux à la fois et la découverte d’un nouveau cinéaste prometteur, Perry Ogden. Ajoutons que le film, sorti il y a quelques mois seulement, est resté inédit à Nice à notre connaissance. Une raison supplémentaire pour ne pas en faire l’impasse !

Dans la soirée, passeport pour le passé et la Russie. Nous partirons en effet pour la région de Vladivostok où l’histoire se déroule vers 1947. Autre Caméra d’Or à Cannes (1990), Bouge pas, meurs, ressuscite vous marquera, à n’en pas douter, autant que les spectateurs à l’époque de sa sortie. Vitali Kanevski, son auteur, réussissait là un vrai chef d’œuvre. Autant de férocité, d’humour, de vie, de beauté et de talent réunis vous laisseront pantois.

Mardi 8 mai, tandis que la/le nouvelle/nouveau Présidente/Président inaugurera les chrysanthèmes de la victoire (celle de 1945), nous vous inviterons à un très curieux et fascinant voyage au pays du maître incontesté de l’animation, le tchèque Jan Svankmajer. Alice, déclinaison du Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, vous en fera découvrir une adaptation - mêlant animation image par image aux prises de vues réelles, avec vraie petite fille - aux antipodes de celle de Disney, nous rappelant combien l’imaginaire enfantin peut aussi être celui de toutes les audaces et de tous les cauchemars. Pour tous ceux d’entre vous qui ne connaissez pas le travail de Svankmajer, choc assuré !

L’heure de la dernière séance sera alors arrivée. Elle vous transportera jusqu’à la lointaine Chine où vous apprendrez ce que sont Les petites fleurs rouges. Ce film d’un des plus talentueux cinéastes chinois actuels, Zhang Yuan, servira de feu d’artifice final. Une oeuvre souvent hilarante, tendre, profonde, à l’esthétisme impeccable et qui vous fera aller et venir entre monde réel et fantaisie enfantine. CSF est très fier de vous donner accès à ce film, ignoré par toutes les salles niçoises à sa sortie, il y a moins de six mois.

Bon festival ! Philippe Serve Animateur/Programmateur

Tous ces films seront précédés d’une présentation et suivis d’un débat avec le public.

Dossier de presse

Affiche du festival - A diffuser largement ;-)