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Vendredi 25 juin : AISHEEN (Chroniques de Gaza) SEANCE ANNULEE

20h30 Cinéma Mercury - Nice
Publié le samedi 19 juin 2010.


Documentaire suisse et qatarien de Nicolas Wadimoff - 2010 - 1h25 - vostf

« Elle est où la cité des fantômes ? », demande l’enfant au gardien du parc d’attractions. « Elle est là, juste là. Mais elle a été bombardée… Tu veux la voir ? » C’est par ces mots que commence le film, balade impressionniste dans une Gaza dévastée, au lendemain de la guerre. La cité des fantômes, c’est Gaza…

Genèse du projet

Aisheen (chroniques de Gaza) trouve son origine dans la volonté de la chaîne télévisée ludoéducative Al Jazeera Children Channel de créer et diffuser un programme de films de fictions et de documentaires. C’est dans cette optique que le réalisateur Nicolas Wadimoff a été contacté par un producteur travaillant pour le compte de la chaîne, afin de réaliser un documentaire sur Gaza : "Quelques jours après la fin des bombardements sur Gaza, j’ai reçu un coup de téléphone de la part d’un producteur établi au Qatar et travaillant pour le compte de la chaîne ludoéducative, Al Jazeera Children Channel. Il me connaissait du temps où il vivait en Suisse, et avait vu mes films précédents. (...) Trois jours plus tard, j’étais à Doha pour rencontrer le producteur et le directeur de la chaîne. Le courant est passé et ils m’ont donné carte blanche. Deux semaine après, j’étais à Gaza pour commencer le tournage", explique le metteur en scène.

Optique du documentaire

Le réalisateur et son équipe ont cherché à rendre compte de la ville de Gaza et de ses habitants au lendemain de la guerre, de la manière la plus authentique et la plus neutre possible, en s’éloignant aussi bien de l’analyse que du discours politique : "Le film n’a d’autre ambition que d’être le fruit d’un regard porté à un moment donné dans un espace donné, à savoir 14 jours dans la bande de Gaza. (...) Nous n’avions pas d’a priori, pas de stratégie, pas d’hypothèses à vérifier, ni de théorie à confirmer ou infirmer. Je ne considère pas les habitants de Gaza comme une entité humaine homogène qui serait censée obéir à des codes communs préétablis, mais plutôt comme un groupe de personnes qui partage, certes, les même conditions de vie, mais dont chaque membre est « incarné » au même titre que les Français, les Suisses, etc..", nous renseigne Nicolas Wadimoff.

Un tournage rapide

Pour tourner le film à Gaza, Nicolas Wadimoff et son équipe ont obtenu une autorisation de quinze jours, ce qui représente très peu de temps quand on cherche à réaliser un long métrage. Cela étant, le réalisateur s’estime tout de même avoir été chanceux, les durées de séjour habituellement accordées dans ce genre d’endroit étant généralement beaucoup plus courtes.

Retrouvailles

Nicolas Wadimoff avait déjà travaillé avec la journaliste et écrivain Béatrice Guelpa sur L’ Accord en 2005, un film documentaire traitant des coulisses de l’Initiative de Genève, donc également lié au conflit israélo-palestinien. Ce n’est pas non plus la première fois que Nicolas Wadimoff se rendait dans la bande de Gaza, le réalisateur ayant également déjà tourné en Cisjordanie et en Israël.

Festival

Pour Aisheen (chroniques de Gaza), Nicolas Wadimoff a obtenu les prix du jury œcuménique au 60ème Festival International du film de Berlin, en 2010.

Contexte de tournage

Le film, qui se déroule trois semaines après les bombardements d’Israël sur la bande de Gaza, se focalise sur la ville de Gaza et ses habitants au lendemain de la guerre, au début de l’année 2009. Il s’agit donc d’une période d’"après-guerre quasi-immédiat", nous raconte Nicolas Wadimoff, pendant laquelle la priorité pour les Palestiniens "était de se relever du fracas et du chaos des semaines précédentes. Et de garder la tête haute. Pas de courir après une équipe de tournage", poursuit-il. Il s’agit donc d’un contexte très propice à filmer cette "zone militaire fermée", en prenant le maximum de recul.

En fonction des rencontres...

Dans Aisheen (chroniques de Gaza), il y a cette idée de construire un film documentaire par rapport aux différentes rencontres entre l’équipe de tournage et les habitants de Gaza, et non en fonction d’un scénario préalablement établi, censé apporter des réponses à la question israélo-palestinienne. C’est également dans cette optique qu’il n’y a, dans le documentaire, aucun recours à la voix-off : les images parlent d’elles-mêmes et n’ont pas besoin d’être commentées.

Une censure peu présente

Le seul moment où les autorités du Hamas sont intervenues par rapport au tournage, a été lorsque Nicolas Wadimoff filmait les tunnels d’approvisionnement de Gaza (depuis l’Égypte) d’un peu trop près. Ceci mis à part, le réalisateur explique qu’il n’a pas eu plus de problème avec les autorités du Hamas, ces dernières, en guerre permanente contre Israël, ayant d’autres préoccupations...

"Toujours vivant"

"Aisheen" est une expression arabe signifiant "toujours vivant". Le réalisateur souligne à quel point ces mots ont servi de fil conducteur à l’orientation qu’allait prendre son documentaire : aller à la rencontre de Palestiniens qui, au lendemain d’une catastrophe où certains d’entre eux ont tout perdu, continuent à vivre envers et contre tout... Exactement comme cette femme filmée par Nicolas Wadimoff cherchant, de manière digne et presque automatique, des souvenirs de sa vie dans les débris de sa maison détruite par les bombardements... On est donc bien loin d’un documentaire analytique, informatif, politique ou moralisateur : il s’agit plus simplement de retranscrire l’état d’esprit propre aux habitants de Gaza, au lendemain de la guerre et pendant le blocus qui leur a été imposé.

Des "fixeurs"

L’équipe de tournage a travaillé avec des assistants, appelés "fixeurs", qui connaissaient très bien la région et qui, du coup, ont facilité les choses en ce qui concerne le choix des lieux et les rencontres avec les personnes filmées.

Une "culture vie" ancrée

Même si, dans Aisheen (chroniques de Gaza), deux (jeunes) palestiniens évoquent leur désir de mourir en martyr en causant un maximum de dégâts au sein du camp israélien, Nicolas Wadimoff insiste sur le fait qu’à Gaza, la culture de la vie prédomine par rapport à la culture de la mort : la majorité des habitants de la ville ne demandent qu’à vivre en paix, ce qui ne veut pas non plus dire que la haine des juifs est une réalité passée sous silence dans ce documentaire.

Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe SERVE

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