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L’écran s’éteint et les voiles se replient...

Vendredi 17 décembre 2006 - 14h30
Publié le dimanche 17 décembre 2006.


Une page se tourne pour CSF mais l’exposition Devi Diva, les 7 voiles de Bollywood du Musée des Arts Asiatique continue jusqu’au 31 décembre 2006.

Voilà, le Festival de films indiens illustrant l’exposition du musée des Arts asiatiques de Nice, Devi, Diva, les 7 voiles de Bollywood, est maintenant terminé après 4 mois, 10 films et 20 séances. Le plaisir mais aussi l’honneur et la fierté d’avoir été invité par le musée et sa conservatrice, la très dynamique Marie Foissy, à être partenaire de ce festival n’auront eu d’égal que la satisfaction de voir un public toujours plus nombreux se presser les dimanches matin et après-midi afin d’assister à ce que nous espérons avoir été la meilleure programmation représentative possible du cinéma indien de ces soixante dernières années.

Le thème de l’exposition étant l’image de la femme indienne dans le cinéma, le travail sur la programmation était donc orienté vers des oeuvres consacrées à ce sujet. Essayer d’évoquer toutes les périodes majeures du cinéma indien tout en se montrant exigeant sur la qualité cinématographique des films présentés, tel était le défi proposé. Bien entendu, aussi bien le nombre d’œuvres limité à dix que la disponibilité des films sélectionnés - ou plutôt leur manque - phénomène renforcé par l’obligation de diffusion en format vidéo (Dvd), ont laissé quelques grands regrets sur la touche. Le programmateur a ainsi dû renoncer, la mort dans l’âme, à des films aussi indispensables que Awara/Le Vagabond (Raj Kapoor, 51), Parineeta/Parineeta ou Bandini/La Prisonnière ou bien encore Sujata, du grand absent de ce festival, Bimal Roy, sans oublier sa formidable version de Devdas (51, 63, 59, 55), des films de Shyam Benegal Ankur/La Graine (74), Bhumika/Le Rôle (77) ou Suraj Ka Satvan Ghoda (93), Guide (Vijay Anand, 65), Chaudhvin ka Chand/La Lune du 14ème jour de Guru Dutt (60) et surtout, du même, Sahib Bibi Aur Ghulam/Maître, Maîtresse et Esclave (62), Meghe Dagha Tara/L’Etoile cachée (Ritwik Ghatak, 60), Phoolan Devi/La Reine des Bandits (Shekhar Kapur, 94) et par-dessus tout le chef d’œuvre (absolu ?) du film hindoustani Mughal-E-Azam/Le Grand Moghol (K. Asif, 60). Mais, comme on le sait, à l’impossible..... !

Ce sont donc dix autres films qui auront été proposés. Vu l’accueil chaleureux du public et "l’indice" de satisfaction exprimé en fin de séances, on peut raisonnablement penser que la qualité de l’ensemble aura été respectée.

Soulignons combien le musée a su bâtir, à côté d’une exposition splendide (l’animateur de CSF aurait volontiers dérobé un ou deux des grands portraits des divinités de l’écran indien accueillant le visiteur !) un véritable petit écrin réservé à la projection cinématographique. Les spectateurs bénéficiaient ainsi d’un écran parfaitement mis en valeur par son encadrement rouge et une trentaine de fauteuils à la couleur assortie (et dont le nombre s’avéra vite deux fois trop petit !) et extrêmement confortables. Le musée des Arts asiatiques, avec qui CSF avait déjà collaboré à quatre reprises dans le cadre des vendredi du musée (et la première fois pour la séance de clôture de notre Festival des grands classiques chinois en octobre 2004), a désormais montré à qui en aurait douté que le 7ème Art a bien sa place dans un bijou tel que ce lieu réservé aux splendeurs de l’Asie. Un musée des Arts est aussi, forcément, un endroit qui parle de culture, de civilisation(s), de beauté. Et quel meilleur outil que le cinéma pour pénétrer au cœur de la culture, de la civilisation, de la beauté d’un pays lorsque l’artiste s’appelle Satyajit Ray, Kenji Mizoguchi ou Zhang Yimou, pour ne s’en tenir qu’à quelques cinéastes asiatiques ?

Mais ce Festival indien n’aurait pu tenir ses promesses sans un effort et une solidarité de tous les instants émanant de tout le personnel du musée. Et CSF - son animateur en tête - tiennent à remercier celui-ci au grand complet, jusqu’au plus invisible de ses membres car le travail se passe aussi en coulisses. La disponibilité, la chaleur, la sympathie prodiguées par toute l’équipe du musée doivent donc être louées. De même que le travail effectué par Eliza Barrère, conservatrice adjointe et contact privilégié de CSF et de son animateur pendant plusieurs mois. Ce magnifique musée méritait un(e) conservateur/trice et une équipe de valeur. Il a encore mieux. CSF et son animateur n’en ont que plus hâte d’y revenir pour de nouvelles aventures cinématographiques communes !

Philippe Serve Animateur-programmateur de Cinéma sans Frontières.

L’exposition Devi, Diva, les 7 voiles de Bollywood, se poursuit au musée jusqu’au 31 décembre 2006.

Eliza Barrère, Philippe Serve, Marie Foissy - Eliza Barrère, Philippe Serve, Marie Foissy