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VENDREDI 10 ET SAMEDI 11 MAI 2013 - DEUX SOIRÉES EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR SYLVAIN GEORGE AVEC DEUX FILMS : LES ÉCLATS ET L’IMPOSSIBLE.

20h30 Cinéma Mercury - 16 place Garibaldi - Nice
Publié le samedi 4 mai 2013.


Films de Sylvain George :

Les Éclats (ma gueule, ma révolte, mon nom)

France - 2012 - 1h24

L’Impossible (pages arrachées)

France - 2009 - 1h44

Éclats de voix, éclats de rire, éclats de rage ; bribes de mots, d’images et de mémoire ; paroles du proche et du lointain, d’hier et d’aujourd’hui, d’Afrique, Moyen-Orient, Europe ; maladies disparues, mains de métal, souffle du vent, geste du soleil au couchant, reflets rouge-sang ; rafles policières, cortèges guerriers, cour d’injustice… Calais. Une ligne de front. Un espace d’exception. Pour une cartographie de la violence d’Etat infligée aux personnes migrantes, de la répétition de la geste coloniale, et du caractère inacceptable du "monde comme il va".

En 5 chapitres aux intitulés lyriques empruntés à Rimbaud ou à d’autres fortes voix, L’impossible passe de Calais à Paris, du noir et blanc à la couleur, du muet au sonore, du Super 8 à la vidéo, de paroles étouffées au free jazz, de la neige hivernale aux récentes manifestations du 1er mai, de corps de migrants à un pamphlet dirigé contre les palinodies d’une classe au pouvoir. Si l’actualité brûle de son urgence la prise de vue, allant jusqu’à rougir les plans, c’est une actualité qui ne se contente pas du seul présent. La voilà tendue entre un passé et un avenir que le montage abouche.

En plus des Eclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom), Sylvain George propose la même année un autre documentaire, L’ Impossible - Pages arrachées. Distincts dans la réalisation, ces deux longs métrages répondent pourtant à la même démarche intellectuelle. En effet, le réalisateur précise : "Ce sont des films qui répondent à cette nécessité profonde, propre à chacun, que d’essayer de se re/définir comme individu et être humain, de détruire, re/construire, une relation avec le monde comme avec soi-même."

LES ÉCLATS (Ma gueule, ma révolte, mon nom) :

Le titre "Les Eclats" renvoie à la notion de fragment, comme c’était déjà le cas pour le titre de L’Impossible - Pages arrachées, autre long métrage du cinéaste. "Ma gueule, ma révolte, mon nom" est un vers du poète Aimé Césaire.

Le réalisateur Sylvain George a fait du film documentaire sa spécialité en filmant au cœur de l’action puis en nourrissant sa réflexion par la lecture d’auteurs comme Walter Benjamin, mais aussi Arthur Rimbaud ou Dostoievski, car pour lui : "La poésie et la politique sont intrinsèquement liées."

Les Eclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom) s’inscrit dans la continuité des précédents films de Sylvain George, L’ Impossible - Pages arrachées et Qu’ils reposent en révolte. Dans ce long métrage, le cinéaste a développé et creusé son sujet, l’immigration. Très lié à ses lectures poétiques ou philosophiques, il définit son travail comme "un mouvement, un processus, lié au fait d’être cinéaste (...) une recherche portant sur certaines thématiques est engagée, et ces dynamiques trouvent à se cristalliser à un moment X dans ce qu’on va appeler un film."

Sylvain George s’inspire ouvertement du travail de John Gianvito en refusant d’esthétiser la politique. Le cinéaste décrit le travail de son mentor : "Il fait, loin de tout prosélytisme, œuvre de connaissance en travaillant, en dépliant différents niveaux de réalités ; et, dans le même temps, dans l’immédiat, opère une critique des réalités mythiques et majoritaires, prend position, travaille au corps la question de la révolte et de l’insurrection, œuvre et appelle à la transformation, à la destruction radicale et immédiate de politiques mortifères et inacceptables (politiques migratoires…)."

Pour définir sa façon de travailler, le réalisateur qualifie l’énergie déployée pendant le tournage comme "proche de l’esprit du free-jazz ou du punk."

L’IMPOSSIBLE - PAGES ARRACHÉES :

L’Impossible - Pages arrachées devait initialement être un court métrage centré sur les politiques migratoires et les mouvements sociaux. Le réalisateur Sylvain George témoigne : "Le temps du film s’est considérablement développé car le format du court métrage ne me semblait pas rendre justice aux situations abordées."

Le titre L’Impossible - Pages arrachées fait référence à "Une saison en enfer", le recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud, mais aussi à la décomposition du film en cinq chapitres. Les deux premiers, "Je brûle comme il faut !" et "On ne te tueras pas plus que si tu étais cadavre", ont été filmés à Calais. Le troisième et le quatrième intitulé, "Je me suis armé contre la justice" et "Le temps des assassins", ont quant à eux été tournés à Paris. Ce long métrage se veut en effet être un ensemble de fragments, comme les pages arrachées d’un livre.

Sylvain George est habitué à filmer l’action au cœur de la réalité. C’est d’ailleurs durant le tournage de Qu’ils reposent en révolte en 2011 que Sylvain George a filmé les premières images de L’Impossible - Pages arrachées. Ce nouveau long métrage s’inscrit dans la même logique que le précédent et a également été filmé à Calais. Quand on demande au réalisateur pourquoi il est resté dans la même ville, celui-ci répond : "Ce film devait être réalisé. Pas d’autre choix. En raison d’évènements, situations et sujets extrêmement importants rencontrés et filmés d’une part ; en raison d’engagements contractés à leur endroit en second lieu."

Sylvain George est un cinéaste engagé et pour qui le cinéma est un devoir. Il répond à l’influence de la pensée de Walter Benjamin qui prône l’émancipation par la recherche, la connaissance et l’engagement militant. Il cite d’ailleurs le philosophe dans son film : " Le caractère destructeur démolit ce qui existe non pour l’amour des décombres, mais pour l’amour du chemin qui les traverse."

De nombreux auteurs sont cités dans le film, que cela soit Arthur Rimbaud, Lautréamont, Walter Benjamin ou Dostoievski. Pour le réalisateur : "La poésie et la politique sont intrinsèquement liés. Les références littéraires sont donc ici utilisées comme des matériaux, des documents, des principes actifs (...)."

Le cinquième chapitre du film, appelé "Tu resteras hyène etc.", est une adaptation du livre "Lettres à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary" de Guy Hocquenghem. Il s’inspire également des films de Lionel Soukaz.

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Présentation des films et animation des débats avec le public : Josiane Scoleri (CSF), Teresa Maffeis (ADN) et Vincent Jourdan (Regard Indépendant). Les débats se feront en présence du réalisateur Sylvain George.

D’autre part, le Samedi 11 mai auront lieu : de 14h30 à 17h30 le CinémAtelier à la Maison des Associations de St Roch, situé 50 Bd St Roch 06364 Nice, Salle Mimosa, et à 18h une Apero-Rencontre avec le réalisateur Sylvain George au local de l’Association Héliotrope, situé 10 bis rue Penchienatti 06000 Nice.

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h 30 précises.

N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 15 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier. Désormais le CinémAtelier sera ouvert aux non-adhérents, qui devront s’acquitter d’un droit d’entrée de 5 €.
Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club :
http://cinemasansfrontieres.free.fr
Contact mail CSF : cinemasansfrontieres@hotmail.fr
Contact téléphonique CSF : 06 27 19 29 72/04 93 26 54 46
Contact téléphonique Mercury : 08 92 68 81 06 / 04 93 55 81