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VENDREDI 05 FÉVRIER 2016 : TOTO ET SES SOEURS

20h30 Cinéma Mercury - 16 place Garibaldi - Nice
Publié le dimanche 31 janvier 2016.


Documentaire de Alexandre Nanau

Roumanie - 2014 - 1h34 - vostf

Au cœur d’une famille rom en pleine désintégration, émerge la figure de Totonel, 10 ans, dit Toto. Avec passion il apprend à lire, écrire et danser. Surtout danser et gagner le grand concours de Hip Hop. Au milieu du chaos ambiant, ses deux sœurs essayent de maintenir le mince équilibre de la famille. Le récit cinématographique d’Alexander Nanau enregistre sans pose, à hauteur d’Homme, la vie de Toto et de cette famille qui manque de tout, sauf d’humour et d’amour.

Alexander Nanau a d’abord été contacté par une société de production qui lui a proposé de faire un film sur la communauté rom. C’est après avoir fait quelques recherches sur le terrain qu’il a été frappé par les conditions de vie des enfants qui n’ont aucune chance de s’en sortir. De ce sombre constat lui est venue l’idée de faire Toto et ses Soeurs centré sur cette thématique. Ensuite, le cinéaste a rencontré, après avoir vu beaucoup d’enfants, Toto et sa soeur Andrea. Il a ensuite rendu visite à leur mère en prison qui l’a autorisé à filmer ses enfants. "La réalisation du film est extrêmement sommaire, une caméra numérique et un caméscope pour quelques séquences en autoportrait nous baignent dans une crudité visuelle. Lumière et son directs, point de vue à hauteur d’homme, il n’y a pas d’effet de réalisation, ni de grammaire cinématographique. On filme les corps et les visages en face, sans jamais les accabler par une contre-plongée qui aurait été facile. On regarde nos personnages dans les yeux. Le film a été tourné sur une période de 14 mois, avec un an de montage. Seul le montage semble avoir été balisé. Les séquences en « selfies » filmées caméscope à la main par les deux jeunes héros nous permettent de respirer, de souffler. Ces plans sont une irruption nécessaire de la complicité et de l’amour qui lie ces enfants et permettent de supporter la plongée d’une heure quarante dans les eaux profondes de l’atrocité la plus totale, l’abandon, la drogue et la souffrance." (Leblogducinema.com)

Pour filmer au mieux cet univers, Alexander Nanau a opté pour un "cinéma direct" où l’on ne voit pas les personnages regarder la caméra et en laissant les évènements se dérouler comme dans une fiction. Dans cette optique, on ne le voit jamais intervertir avec les gens qu’il filme ni faire d’interview frontale. Alexander Nanau tournait avec l’aide d’une deuxième personne, et pour les scènes de danse en classe, il était accompagné d’une troisième personne en renfort. Nanau précise ainsi sa démarche : “Avec cette façon de faire des films où on ne sent pas la présence du réalisateur, on a franchi les frontières du classique film documentaire. Pour les spectateurs c’est comme voir un film d’action avec des vrais gens alors que je n’ai jamais dit quoi que ce soit ou fait de la mise en scène. C‘était comme filmer la vraie vie, ce qui se passait devant la caméra. Et ensuite vous structurez l’histoire dans la salle de montage.”

Malgré le sujet du film, Toto et ses Soeurs ne verse jamais dans la complaisance. Pour Alexander Nanau, c’est surtout dû au fait que les personnages filmés sont forts et survivent en dépit de leur quotidien difficile. Les enfants roms ne mangent pas à leur faim, vivent au milieu des junkies et tout l’enjeu pour le metteur en scène était de faire comprendre pourquoi, malgré tout, ils étaient constamment positifs dans leur attitude.

"Rares sont les documentaires à avoir su concilier storytelling et immersion au point de maintenir la confusion sur la nature de leurs images. Alors, fiction hyperréaliste ou documentaire redoutablement transparent ? Ce n’est pas que l’intégration du storytelling à un genre qui lui a toujours été rétif doive primer sur le reste, mais c’est bien l’illusion – finalement assez compréhensible au regard du destin improbable qui se trame sous nos yeux – à laquelle furent sujets quelques spectateurs du Festival Premiers Plans d’Angers (Toto et ses sœurs en ayant récolté le Grand Prix, premier d’une moisson de récompenses que le réalisateur ne compte même plus)." (Critikat.com)

Toto est ses soeurs a également remporté le Grand Prix du Jury Professionnel, le Prix du Jury Lycéen et le Prix du Jury Fleury-Mérogis au Festival International du Film des Droits de l’Homme. Il a obtenu le Prix du Public au Festival des Étoiles de Najac, le Meilleur Documentaire au Festival de Varsovie, le Meilleur Documentaire et le Coeur de Sarajevo au Festival de Sarajevo, la Mention Honorifique, le Prix du Jury Oecuménique et le Prix de l’Union Syndicale au Festival Dok Leipzig, et enfin le Meilleur Documentaire au Festival de Zurich et à l’Académie Roumaine.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Bruno Precioso

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