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VENDREDI 20 et SAMEDI 21 AVRIL 2012 - REGARD SUR MAGALY SOLIER : FAUSTA et AMADOR

20h30 Cinéma Mercury - 16 place Garibaldi - Nice
Publié le jeudi 12 avril 2012.


Fausta : film de Claudia Llosa

Espagne/Pérou - 2009 - 1h33 - vostf

Amador : film de Fernando León de Aranoa

Espagne - 2012 - 1h52 - vostf

Regard sur Magaly Solier, l’actrice la plus populaire du Pérou

Magaly Solier est née le 11 juin 1986 dans la province de Huanta, située au centre du Pérou dans la région d’Ayacucho, l’une des plus touchées par la violence de la guerilla du Sentier Lumineux qui a fait, entre 1980 et 1990, environ 70000 victimes. La grand-mère de Magaly fut assassinée pour avoir refusé de donner sa récolte au Sentier Lumineux. Les rebelles l’égorgèrent et laissèrent son corps à l’entrée de sa ferme, les mains attachées par un drap. Au moins 60% des habitants de Huanta furent déplacés de leurs terres en raison de la terreur qui y régnait. Parmi ces familles, il y avait celle de Gregorio Solier et Gregoria Romero, les parents de Magaly. Magaly reste donc marquée par son enfance vécue dans un climat de peur. En 1996, Magaly est envoyée à Lima chez sa tante, mais s’enfuit rapidement. Il n’y a pas de cinéma à Huanta, et pourtant c’est la réalisatrice Claudia Llosa qui l’emmène pour la première fois dans une salle quand elle a 17 ans, et qui lui donne en 2005 son premier rôle au cinéma, dans Madeinusa. En 2007 elle obtient avec ce film, le prix de la meilleure actrice au Festival de Carthagène (Colombie). Egalement chanteuse à ses heures, en 2009 Magaly sort l’album Warmi, dont la plupart des titres sont chantés en quechua.

FAUSTA

Vendredi 20 avril - 20h30

2009 - vostf - 1h33
de Claudia Llosa
avec Magaly Solier, Susi Sánchez, Efraín Solís. Marino Bollon, Antonin Prieto
musique : Selma Mutal
photo : Natasha Brier

Fausta est atteinte d’un mal étrange, transmis par ce qu’on nomme au Pérou "le lait de la douleur". Elle vit en effet dans la peur, une peur qui a été transmise par sa mère, victime d’un viol. A la mort de sa mère, Fausta devra affronter ses peurs pour pouvoir renaître...

La réalisatrice, Claudia Llosa, qui signe avec Fausta, La Teta Asustada, son deuxième long métrage, avait également dirigé son actrice Magaly Solier pour son premier film Madeinusa, présenté en sélection officielle aux Festivals de Sundance et de Rotterdam, et récompensé par les prix de la critique internationale au Festival de Rotterdam, du meilleur film au Festival de cinéma de Lima, du meilleur film latino-américain au festival de Malaga, du meilleur film latino américain du festival de Mar del Plata et d’ "El Sol" de la meilleure actrice au Festivalissimo de Montréal.

Durant plus de 20 ans, entre 1970 et 1990, le Pérou a connu une guerre civile terrible ! Pendant cette période, des milliers de femmes ont été victimes de violences du fait de la guerre et ont gardé le silence. Mais ces crimes qu’elles ont subi ont laissé des traces. Un traumatisme indélébile qui a marqué leurs âmes mais aussi celles de leurs enfants qui ont hérité de la peur. Cette peur, c’est la maladie de "La teta asustada" ("le lait de la douleur")qui se transmet par le lait maternel. On dit que les enfants sont nés sans âme parce que celle-ci se serait cachée dans la terre pour échapper à l’horreur. Fausta, La Teta Asustada est la quête de la guérison, le voyage de la peur vers la libération. Fausta n’a pas vécu la guerre, mais a été témoin d’actes de violences depuis le ventre maternel : le viol de sa mère et le meurtre de son père. Même si la guerre est finie, elle continue d’avoir peur. La mort de sa mère va l’obliger à faire face à ses terreurs et à un secret qu’elle cache : une pomme de terre qu’elle s’est introduite dans le vagin, bouclier protecteur pour repousser ceux qui oseraient la toucher.

L’actrice Magaly Solier avait entendu parlé du syndrôme de "La teta asustada" bien avant de jouer le rôle de Fausta et bien avant de rencontrer la réalisatrice Claudia Llosa. Petite, elle accompagnait sa mère vendre des fruits dans différents villages. Souvent, des femmes racontaient la vie de leurs enfants non désirés, issus de viols et maltraités par leurs maris. Magaly a ainsi grandi en écoutant ces femmes dire "je demande seulement que Dieu me permette de tout oublier". Pour l’actrice Magaly Solier, jouer Fausta a été extrèmement difficile. "Je n’ai rien en commun avec elle. Je me sentais très déprimée après chaque répétition parce que je n’arrivais pas à m’identifier au personnage, même si j’avais rencontré de nombreuses femmes qui avaient été violées pendant la guerre. Mais un jour, lors d’une des répétitions, Claudia m’a dit : "Fausta est déjà en toi". C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à travailler sa voix, sa façon de se rassurer en chantant... Fausta est apparue en moi grâce à la musique" raconte l’actrice.

Les chants que Fausta freudonne dans Fausta, La Teta Asustada, ont été composés par l’actrice Magaly Solier. Cette dernière précise que "pour composer les chansons de Fausta, je me laissais simplement porter par la mélodie et je jouais la même note encore et encore. Une fois imprégnée du personnage de Fausta, lui donner une voix devenait beaucoup plus facile."

Fausta, La Teta Asustada a été récompensé en 2009 de l’Ours d’Or de la 59e édition de la Berlinale.

AMADOR

Samedi 21 mars - 20h30

2012 - 1h52 - vostf.
de Fernando León de Aranoa
avec Magaly Solier, Celso Bugallo, Pietro Sibille, Sonia Almarcha.
photo : Ramiro Civita
musique : Lucio Godoy

Marcela est une jeune femme qui, pour subvenir aux besoins de son couple, accepte de s’occuper pour l’été d’un vieil homme atypique : Amador.
Très vite, une complicité naît entre ces deux inconnus qui ne vont pas tarder à se livrer leurs secrets respectifs. Cette rencontre singulière pourrait peut être aider Marcela à reconstituer le puzzle de son existence. Mais un évènement inattendu la met face à un dilemme moral : agir par nécessité ou selon sa conscience...

L’idée de départ d’Amador remonte à une ancienne habitude prise par le réalisateur, l’observation des passagers d’un bus : "Lorsque j’étais étudiant en scénario, je me voyais proposer un exercice courant : inventer des circonstances à des passagers de bus. (...) Tout faisait sens : celui qui regardait furtivement autour de lui craignait par exemple d’être reconnu secrètement. La jeune femme qui pleurnichait venait, elle, d’apprendre une mauvaise nouvelle. Celui qui piquait du nez avait, quant à lui, besoin de rêver", se rappelle Fernando León de Aranoa, en poursuivant : "Je l’ai compris lorsqu’en cette époque lointaine où je cherchais de l’or dans l’observation des passagers du bus, j’ai réellement vu Marcela. Elle regardait le ciel et tenait des fleurs. J’ai désespérément cherché à savoir ce qui l’animait. Je suis descendu au même arrêt, je l’ai suivie puis je l’ai vu mentir, culpabiliser, pleurer et rire. Amador lui est dédié."

Magaly Solier, qui incarne Marcela, le personnage principal du film, mène une double carrière. Cette actrice péruvienne joue dans des productions de son pays natal et dans des films espagnols, mais elle est aussi compositrice-interprète. Elle a ainsi sorti son deuxième album en 2011.

Celso Bugallo incarne Amador, l’homme malade qui donne son titre au film. Bugallo a déjà collaboré avec le réalisateur Fernando León de Aranoa dans Les Lundis au soleil. Dans ce film, qui est sa réalisation la plus connue, il s’agit d’un drame social qui suit le parcours de chômeurs, qui viennent d’être licenciés du chantier naval où ils travaillaient, et le personnage principal du film se nommait déjà Amador ! Amador est le sixième film du réalisateur espagnol Fernando León de Aranoa, après Familia, Barrio, Caminantes, Les Lundis au soleil, et Princesas. Les prises de vues d’Amador se sont déroulées dans les plus grandes villes d’Espagne, Madrid et Barcelone.

Amador a été présenté lors de l’édition 2011 du Festival international du film de Berlin, dans le cadre de la sélection Panorama. Le film de Fernando León de Aranoa a reçu en 2011 le Prix du jury, à l’issue de la première édition du Festival 2 cinéma de Valenciennes.


Présentations des films et animations des débats avec le public : Philippe Serve pour le film FAUSTA et Josiane Scoleri pour le film AMADOR.

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h 30 précises.

N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents, chômeurs).

Adhésion : 20 € - 15 € pour les étudiants. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club :
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