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Jafar Panahi : condamnation confirmée en appel

Publié le samedi 15 octobre 2011.


Iran : la condamnation du cinéaste Jafar Panahi confirmée en appel

TEHERAN (AFP) - Une cour d’appel iranienne a confirmé la condamnation du cinéaste Jafar Panahi à six ans de prison et vingt ans d’interdiction de faire des films, de voyager ou de donner des interviews, a indiqué samedi un membre de sa famille à l’AFP.

M. Panahi, qui demeurait samedi en liberté selon la même source, avait été condamné en décembre 2010 pour "activités contre la sécurité nationale et propagande contre le régime" après avoir entamé la réalisation d’un film sur les troubles ayant suivi la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.

Agé de 51 ans, Jafar Panahi, connu pour ses satires sociales grinçantes, est l’un des cinéastes de la "nouvelle vague" iranienne les plus connus à l’étranger où il a reçu de très nombreuses récompenses, notamment aux festivals de Cannes, Berlin ou Venise.

Sa condamnation en décembre dernier avait suscité une vague de protestation dans les milieux artistiques et politiques européens, qui se sont mobilisés pour demander à Téhéran d’abandonner les poursuites contre le cinéaste.

Le jugement en appel "a été rendu il y a deux semaines mais n’a pas encore été appliqué et Jafar Panahi demeure libre pour l’instant", a indiqué le même membre de sa famille à l’AFP.

"Nous n’avons pas reçu d’information sur ce verdict qui ne nous a pas été confirmé" officiellement, a toutefois précisé à l’AFP l’avocate du cinéaste Farideh Ghairat.

Le quotidien gouvernemental Iran a, de son côté, indiqué samedi que la cour d’appel avait confirmé la sentence initiale sur les mêmes bases "d’action contre la sécurité nationale et propagande contre le régime".

La condamnation de Jafar Panahi inclut également l’interdiction d’écrire des scénarios pendant 20 ans, selon le journal. Il a précisé que Jafar Panahi, une fois sa peine de prison purgée, pourrait être autorisé à se rendre à l’étranger uniquement pour participer au pèlerinage à la Mecque ou "pour raisons médicales".

Le quotidien gouvernemental a par ailleurs indiqué que la Cour d’appel avait réduit à un an de prison, contre six auparavant, la peine de prison de Mohammad Rassoulof, jeune cinéaste qui travaillait avec M. Panahi sur le film qui leur a valu d’être condamnés ensemble en décembre 2010.

Mohammad Rasoulov avait été condamné en première instance pour les mêmes motifs que Jafar Panahi.