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JEUDI 07 FÉVRIER 2013 - LES ADIEUX À LA REINE

20h30 Cinéma Mercury - 16 place Garibaldi - Nice
Publié le lundi 28 janvier 2013.


Film de Benoît Jacquot

France - 2012 - 1h40

11ième Festival annuel autour du thème : Serviteurs !

À la fois historique et intime, le film saisit le moment où tout un monde bascule. La collision entre petite et grande histoire est fracassante !

En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.

L’histoire nous est racontée du point de vue de Sidonie, l’une des dames de compagnie de la Reine, qui avait pour particularité d’être l’une de ses plus ferventes admiratrices. Le scénariste Gilles Taurand va même jusqu’à comparer cette figure historique à une "groupie" avant l’heure, qui ne vit "que par procuration" dans le but de plaire à Marie-Antoinette, idole pour laquelle elle renonce à tout.

Le récit des Adieux à la reine se déroule en quatre jours, à l’aube de la Révolution française. Selon le producteur du film, Jean-Pierre Guérin, l’enjeu n’était pas de relater un fait historique, mais plutôt de voir en quoi la date de la prise de la Bastille marque une césure brutale entre l’Ancien Régime et la France moderne, au même titre que les attentats du 11 septembre.

La date de la prise de la Bastille reste gravée dans les annales. Dans Les Adieux à la reine, la nouvelle, qui se répand comme une trainée de poudre entre les murs du château, fait l’effet d’une bombe. En l’espace de quatre jours, c’est toute la monarchie qui se désagrège. Pour imager le propos, Benoît Jacquot compare Versailles au célèbre Titanic en déclarant : "C’est le Titanic, cette histoire ! Une espèce de navire considéré comme le plus beau bâtiment du monde qui soudain, en une nuit, commence à prendre l’eau, puis à couler, en déclenchant une panique formidable."

Peu de cinéastes ont le privilège de tourner à Versailles même. Mais le réalisateur des Adieux à la reine, Benoît Jacquot, admet avoir eu beaucoup de chance, puisqu’il a eu l’autorisation d’y installer ses équipes de tournage le lundi et les nuits. Selon lui, il était important qu’il obtienne cette possibilité car Versailles est un personnage de son film à part entière. N’aimant pas les répétitions, Benoît Jacquot a coutume de tourner rapidement, en donnant peu d’indications à ses acteurs, dont il favorise ainsi la liberté.

Marie-Antoinette a été dépeinte de mille façons dans la fiction. Avec Les Adieux à la reine, Benoît Jacquot a voulu regrouper tous les aspects de sa personnalité en un film. Il décrit les variations de comportement de la Reine comme une "météorologie d’affects", poursuivant sur le fait qu’il donne souvent des indications de jeu sous forme de métaphores climatiques à ses acteurs ! Benoît Jacquot confie que l’actrice Léa Seydoux porte les robes du XVIIIème siècle de façon anachronique. Habituée aux jeans, la comédienne, contrainte à enfiler des vêtements très guindés, a gardé une démarche moderne tout au long du film, créant ainsi un certain décalage avec la rigueur de l’époque. Loin de l’image d’un Versailles fastueux et grandiose, Les Adieux à la reine montre un palais pourrissant et gangréné par le délabrement, reflet intérieur de la dégradation extérieure de tout un état.

Le film se déroule en une unité de temps assez réduite. Cette atmosphère de panique qui plonge les protagonistes dans l’urgence fait office d’accélérateur d’émotions : "Durant ces quatre jours, les protagonistes sont en état de bouleversement permanent. Sur un temps finalement très ramassé et dans le même espace – puisqu’on ne quitte Versailles qu’à la toute fin du film - ils traversent des étapes psychologiques extrêmement contrastées, émotionnellement très fortes". Ce procédé narratif permet à Benoît Jacquot d’instaurer une tension cinématographique qui sert l’aspect dramatique de son récit.

Pour ne pas tomber dans l’écueil d’un récit aux dimensions passéistes et surannées, Benoît Jacquot a fait le choix de positionner sa narration du point de vue de Sidonie (Léa Seydoux), qui vit l’histoire au présent : "Faire partager sa perception au spectateur était une manière de rendre les choses les plus vivantes possibles", explique-t-il.

C’est l’actrice Eva Green qui avait dans un premier temps été pressentie pour incarner la Reine déchue, mais elle a préféré abandonner le projet. Le rôle profite donc à Diane Kruger. Gageons que ses origines allemandes et son petit accent germanique sauront faire revivre Marie Antoinette d’Autriche avec authenticité ! Par ailleurs, concours de circonstances étrange, l’actrice a l’âge exact du rôle !

Le film Les Adieux à la reine est adapté du livre éponyme de Chantal Thomas. Pas étonnant, lorsqu’on sait que sur les vingt longs-métrages réalisés par le cinéaste Benoît Jacquot, dix d’entre eux sont des adaptations de romans ! Le réalisateur confesse ainsi que la littérature tient une place très importante dans son travail.


Présentation du film et animation des débats avec le public : Bruno Precioso

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