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DIMANCHE 03 FÉVRIER 2013 - LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE

17h30 Cinéma Mercury - 16 place Garibaldi - Nice
Publié le lundi 28 janvier 2013.


Film de Luis Buñuel

France - 1964 - 1h32

11ième Festival annuel autour du thème : Serviteurs !

Le premier film de Buñuel à son retour en France servi par une Jeanne Moreau énigmatique et plus troublante que jamais !

Dans les années 30, Célestine, une jeune femme de chambre de 32 ans, arrive de Paris pour entrer au service d’une famille de notables résidant au Prieuré, leur vaste domaine provincial. La maîtresse de maison, hautaine et dédaigneuse avec sa domesticité, est une puritaine frigide, maniaque et obsédée par la propreté. Célestine doit alors affronter les avances du mari sexuellement frustré, ainsi que le fétichisme du patriarche, un ancien cordonnier qui lui demande de porter des bottines qu’il tient jalousement enfermées dans un placard. Malgré sa répugnance, Célestine est contrainte de côtoyer Joseph, le palefrenier de ses patrons, un rustre aux tendances sadiques, racistes et activiste d’extrême droite. Celui-ci a d’ailleurs des vues sur elle, l’associant à son projet de s’établir bistrotier. Claire, une petite fille pour laquelle Célestine s’est prise d’affection, est retrouvée violée et assassinée. Célestine est persuadée de la culpabilité de Joseph et feint d’accepter de devenir sa femme pour obtenir ses aveux. Devant son mutisme, elle fabrique de faux indices pour le confondre, tout cela en pure perte, puisqu’il sera finalement innocenté et partira ouvrir son bistro avec une autre femme. Parallèlement, Célestine entreprend de se faire épouser par le voisin de ses patrons, l’ex capitaine Mauger, un retraité aisé, autoritaire et tonitruant qu’elle domine cependant en exerçant subtilement son pouvoir de séduction...

Le Journal d’une femme de chambre est la troisième adaptation du roman éponyme d’Octave Mirbeau, paru en 1900, après la version russe de M. Martov intitulée Dnevnik gornitchnoi et celle de Jean Renoir. Alors que l’intrigue du roman se déroulait à la fin du XIXe siècle, Luis Buñuel a décidé de situer son histoire en 1930, année qui coïncide avec son arrivée en France. Le Journal d’une femme de chambre marque le début de la période française de Luis Buñuel. En effet, à l’exception de Simon du désert et Tristana, ses films sont tous tournés en France jusqu’à la fin de sa carrière.

Luis Buñuel avait pour habitude d’écrire ses scénarii à quatre mains. Sur Le Journal d’une femme de chambre, il a collaboré avec Jean-Claude Carrière, qui interprète d’ailleurs dans le film le curé. Isolés pendant des semaines, les deux hommes vivaient ensemble pendant cette étape de la production. Par la suite, Jean-Claude Carrière signera les scénarii de La Piscine, du Tambour, du Hussard sur le toit ou encore de Birth.

Lors de la dernière séquence du film, on assiste à une manifestation de groupes d’extrême-droite durant laquelle est scandée la formule "Vive Chiappe !", qui n’est autre que le nom du préfet de police de Paris qui censura en 1930 L’ Âge d’or de Buñuel.

L’une des plus célèbres scènes du film est celle où l’on voit Jeanne Moreau chausser des bottines à la demande du patriarche de la famille, Rabour. Le fétichisme est l’un des thèmes récurrents dans la filmographie de Luis Buñuel, notamment dans El, L’Âge d’or, Viridiana et Belle de Jour. En effet, le cinéaste avoue être amusé et intéressé par la perversion sexuelle mais se défend en revanche d’avoir ce genre de comportement.

Jeanne Moreau a reçu en 1964 le prix de la meilleure actrice au Festival International du film de Karlovy Vary pour son interprétation. Luis Buñuel a choisi la comédienne après l’avoir vue dans Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle. Le cinéaste a été frappé par la démarche de l’actrice, sur laquelle il revient dans son autobiographie, Mon dernier soupir : "J’ai toujours été sensible à la démarche des femmes, ainsi qu’à leur regard. Dans Le Journal d’une femme de chambre, au cours de la scène des bottines, j’ai pris un vrai plaisir à la faire marcher et à la filmer".


Présentation du film et animation des débats avec le public : Josiane Scoleri

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h 30 précises.

N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 15 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier. Désormais le CinémAtelier sera ouvert aux non-adhérents, qui devront s’acquitter d’un droit d’entrée de 5 €.
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