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SAMEDI 15 FÉVRIER 2014 - CÉSAR DOIT MOURIR

20h30 Cinéma Mercury - 16 place Garibaldi - Nice
Publié le samedi 8 février 2014.


Paolo et Vittorio Taviani

Italie - 2012 - 1h16 - vostf

Une grande mise en scène de cinéma au service de la force vitale du théatre. Le huis clos dans le huis clos !

12ème Festival annuel autour du thème : Les arts en bobines, quand le 7ème art regarde tous les autres !

Théâtre de la prison de Rebibbia. La représentation de "Jules César" de Shakespeare s’achève sous les applaudissements. Les lumières s’éteignent sur les acteurs redevenus des détenus. Ils sont escortés et enfermés dans leur cellule. Mais qui sont ces acteurs d’un jour ? Pour quelle faute ont-ils été condamnés et comment ont-ils vécu cette expérience de création artistique en commun ? Inquiétudes, jeu, espérances... Le film suit l’élaboration de la pièce, depuis les essais et la découverte du texte, jusqu’à la représentation finale. De retour dans sa cellule, "Cassius", prisonnier depuis de nombreuses années, cherche du regard la caméra et nous dit : "Depuis que j’ai connu l’art, cette cellule est devenue une prison."

L’idée du film est née suite à un coup de téléphone d’une amie de Paolo et Vittorio Taviani. Elle les a appelés pour leur raconter la découverte d’un théâtre à la centrale de Rebibbia, une prison hautement sécurisée, dans la périphérie de Rome : "Le jour où nous y sommes entrés, l’obscurité de la vie carcérale s’opposait à l’énergie d’un évènement culturel et poétique. Sur leur scène de théâtre à l’intérieur de la prison, les détenus récitaient certains chants de "L’Enfer" de Dante, le comparant avec leur propre enfer (...). Quand nous sommes sortis, nous avions besoin d’en savoir plus, d’approfondir. Nous sommes revenus et nous leur avons proposé de réaliser ensemble "Jules César" de Shakespeare. La réponse de Fabio [le metteur en scène] et des détenus a été immédiate : "Vous commencez, nous commençons"", se souviennent les deux réalisateurs.

Tous les acteurs présents dans le film sont des détenus de la centrale de Rebibbia, à l’exception de Salvatore Striano (Brutus) et de Maurilio Giaffreda qui, après avoir purgé leurs peines respectives, sont aujourd’hui en liberté.

La pièce que Paolo et Vittorio Taviani ont choisi d’adapter est Jules César de Shakespeare. En comparant le texte original à leur adaptation, les deux réalisateurs expliquent : "L’âme de la tragédie est la même, ainsi que la narration, rendue plus simple et plus éloignée des rythmes du théâtre."

Les détenus qui ont participé au projet de ce film ont fait tout un travail de traduction sur les textes qu’on leur a proposés. Chacun d’eux a traduit ses dialogues dans son propre dialecte. Les répliques varient ainsi entre le napolitain, le sicilien et le dialecte de Pouilles. Saluant cette initiative des acteurs-détenus, les deux réalisateurs ajoutent : "Nous avons découvert quelque chose qui nous a fait sourire, de surprise et par complicité (...) c’est également à travers tout cela que le film trouve un sens."

Les acteurs ont préféré garder leurs vraies identités malgré la proposition des frères Taviani, qui leur ont suggéré de changer leurs noms par pure circonspection : "Le fait que tous, avec insistance, aient voulu utiliser leurs propres noms, le nom de leur père, de leur mère, leur lieu de naissance, nous a frappé. C’était peut-être une façon, à travers le film - nous y avons pensé seulement après - de rappeler aux autres du monde extérieur qu’ils étaient là, dans le silence de la prison, vivants", confient les deux réalisateurs.

La fin du tournage a été très difficile pour toute l’équipe, étant donné la particularité de la situation : "(...) le jour de la fin du film, lorsque nous avons quitté la prison et nos acteurs, l’au-revoir a été émouvant. Cosimo Rega-Cassius, en montant les escaliers vers sa cellule, a levé le bras et s’est écrié : "Paolo, Vittorio, à partir de demain, rien ne sera plus comme avant !"", rapportent les deux frères.

Étant le neveu des deux réalisateurs, Giuliano Taviani a toujours voulu éviter de travailler avec ses oncles. Ce n’est qu’après vingt ans de carrière que le compositeur a accepté de le faire, et c’est ainsi qu’il s’est joint au projet de César doit mourir : "C’est nous qui, après deux belles saisons avec Morricone et Piovani, lui avons demandé de collaborer avec nous comme s’il était un étranger. Au même moment, Giuliano avait rencontré dans un lieu particulier, les Îles Éoliennes, un jeune pianiste talentueux, Carmelo Travia. Peu à peu, la collaboration est devenue toujours plus intense...", affirment les deux cinéastes.

Outre de nombreuses nominations, César doit mourir a remporté l’Ours d’Or à la 62ème édition de la Berlinale, ainsi que le David du Meilleur Film en Italie à l’occasion du David di Donatello 2012.

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Présentation du film et animation du débat avec le public : Bruno Precioso

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Affiche 12ème Festival CSF

Présentation et article Bruno Precioso